PETA2Dans un monde de performances, le sexe tient le haut du palmarès des sujets angoissants. Alors que ça ne devrait être que du bonheur, on flippe parfois de ne pas être bon, de ne pas y arriver, de ne pas plaire à l’horizontal. Premier rencard, anniversaire de darling (pour lequel on s'est promis de lui faire voir l'Everest en version colorisée), ou bien défaut de pratique, les circonstances occasionnant un doute sur ses capacités à aimer ne manquent pas. Et pourtant, on DOIT être au top. Tout l’Internet le dit, et personne n’a encore démontré que c’était une fake news.

Lingerie sexy, épilation soignée, odeurs corporelles distinguées : tout sera mis en branle (pardon) pour que le corps à corps soit chaud bouillant, le genre dont il/elle se souviendra. Et pour les hommes-les-vrais, pompon sur la Garonne, il vous sera demandé de bander – au bon moment, s’il vous plaît, et longtemps et aussi de manière continue – capice ?

Le kebab, ce tue-l’amour…
Parmi les solutions proposées pour être efficient, l’une d’elles a particulièrement le swag : le véganisme. L’idée, en gros, c’est que si vous arrêtez de bâfrer des kebabs et des entrecôtes, vous serez un meilleur coup. Adieu veaux, vaches, cochons dans l’assiette. Au rancart le bifteck et sa « force taurine » à la mode de Barthes. Aujourd’hui, pour niquer comme un dieu, mangez comme un lapin.

L’association Peta qui se consacre à la défense des droits des animaux en remet régulièrement une couche sur le sujet. Leur dernier spot montre des hommes de tous âges et de tous genres, le regard fier, dansant, leurs parties sexuelles composées de longues carottes, grosses courgettes, et autres citrons brillants, balançant de manière ridiculement drôle.

Ce spot a au moins trois mérites (et je précise aux trolls de service que je ne suis pas vegan ;-) :

  • Il met en scène des hommes d’âges variés (il y a même un senior, bouh, soit : un vieux associé à une thématique sexualisée, le truc absolument tabou) : des boys next door fiers et drôles qui rendent le sujet sympathique ;
  • Il nous fait rire plutôt que nous servir un lot d’arguments d’un genre pas vraiment prouvés comme il y en a pléthore sur le Grand Internet – en vrac : manger vegan rend heureux donc on a plus de libido ; le sperme d’un vegan a meilleur goût ; sans viande, on maigrit, donc on est plus séduisant (merci pour la poteléphobie) ; vegan, je suis mieux hydratée et donc je lubrifie mieux (wtf?) ;
  • Il détricote l’idée de virilité traditionnelle non pas en dénonçant la viande mais en laissant entendre que la masculinité à la papa est morte au profit d’hommes végétalement virils – il y aurait de l’avenir pour des mecs pas forcément burnés (footeux, grande bouche, etc.).

Pour finir, un autre spot de Peta, censuré par le Super Bowl en 2016. Il y aurait à dire sur la responsabilité de l’homme à bander quand il faut et comme il faut, sur la femme qui s’énerve face à la panne du gars (eh, tu pourrais pas y mettre un peu du tien ?), sur la place du soutien-gorge dans le coït. On se contentera de remarquer le dos magnifique du mangeur de salades. Miam.